Quels critères de qualité et traitements sont nécessaires pour l'infiltration des eaux pluviales sur un chantier d'aménagement urbain?
1 réponse
L’infiltration des eaux pluviales sur un chantier d’aménagement urbain est une solution durable de gestion des eaux, mais elle doit répondre à plusieurs critères de qualité et faire l’objet de traitements spécifiques pour garantir l'efficacité de l'infiltration et la protection des milieux naturels et des infrastructures. Voici les principaux aspects à considérer :
- 1. Qualité des eaux pluviales à infiltrer
Les eaux pluviales ne sont pas toujours propres. Elles peuvent contenir :
Polluants particulaires : sable, poussières, métaux lourds.
Polluants dissous : hydrocarbures, nitrates, phosphates, métaux lourds.
Pollution microbiologique (surtout près des zones agricoles ou des réseaux mixtes).
Critère : Ne pas infiltrer des eaux pluviales fortement polluées (ex. issues de zones industrielles sans traitement préalable).
- 2. Critères de qualité pour l’infiltration
Pour qu’une eau soit infiltrable sans nuire aux sols, aux nappes phréatiques ou aux structures, elle doit :
Avoir une charge polluante limitée (teneur en hydrocarbures, métaux lourds, MES, etc.).
Être prétraitée si elle provient de zones polluées (voir section suivante).
Être exempte de matières flottantes et de sédiments grossiers.
Ne pas contenir de substances interdites ou réglementées (selon la législation locale, type arrêté ministériel en France).
- 3. Traitements préalables nécessaires
Selon la source de l’eau pluviale, un ou plusieurs traitements sont requis avant infiltration :
a) Désimplantation / séparation des flux
Distinguer les eaux pluviales des eaux usées.
Éviter les eaux issues de zones à risques (stations-service, parkings industriels, etc.).
b) Prétraitements courants
Décantation (ex. bassin de décantation, fossé enherbé) : élimine les particules lourdes.
Filtration (ex. tranchées drainantes, noues végétalisées) : retient les MES, les hydrocarbures.
Bassins tampons ou zones humides artificielles : permettent la rétention et l’autoépuration.
c) Traitement biologique ou végétal
Noues, toitures végétalisées, zones humides.
Efficace pour absorber certains polluants (nitrates, phosphates).
À noter : Certains ouvrages sont combinés pour assurer à la fois le prétraitement et l’infiltration (ex. noue avec fossé filtrant en aval).
- 4.Critères liés au sol et au site
L’infiltration dépend aussi de la perméabilité du sol et de la profondeur de la nappe :
Critère Condition minimale
Perméabilité >10⁻⁶ m/s (sol filtrant : sable, grave)
Nappe phréatique Au moins 1 m sous l’ouvrage
Absence de remblais pollués Vérification géotechnique préalable
Pente du terrain Modérée pour éviter les ruissellements indésirables
En résumé
Pour infiltrer des eaux pluviales sur un chantier urbain, il faut :
Analyser la qualité des eaux selon leur origine.
Mettre en place des traitements adaptés si nécessaire (décantation, filtration, noues…).
Vérifier les conditions géotechniques du site.
Respecter les normes et guides techniques en vigueur.

Comment déterminez-vous si une eau pluviale est fortement polluée ?
https://www.franceenvironnement.com/question/quel-est-coefficient-permeabilite-minimal-sol-necessaire-garantir-infiltration
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